En 950, Godescalc, l’évêque du Puy fut l’un des premiers personnages importants à gagner le sanctuaire de saint Jacques dont l’invention remonte au début du IXè siècle. 200 ans plus tard,
Compostelle devint un des grands pèlerinages de la Chrétienté. Bien au-delà des convictions, perdure l’élan qui met l’homme en chemin.
Car vous avancez sur un itinéraire de plus de 500 km qui relie Clermont-Ferrand à Cahors, de l’Auvergne au Quercy, en franchissant le volcan cantalien à 1 700 mètres d’altitude. Parmi les trajets possibles, ce chemin moderne est une recomposition inspirée de grandes voies médiévales et de sentes aussi innombrables que l’étaient les points de départ des
pèlerins.
Par les terres volcaniques de l’Auvergne, le chemin atteint les causses calcaires du Quercy en empruntant les vallées de l’Allier, de l’Alagnon, de la Cère et de la Dordogne. La Limagne, où s’épanouit l’Allier, est un riche bassin sédimentaire semé de buttes, anciennes cheminées volcaniques et coulées de lave dégagées par l’érosion. La plaine, urbanisée et
intensément cultivée autour de Clermont, se recompose vers le sud.
À l’Ouest, sur le vieux plateau s’étendent le Pays des Couzes et le Lembron. Les Couzes sont des rivières parallèles descendant des volcans des Dore et du Cézallier jusqu’à l’Allier. Leur encaissement dessine un relief de gorges et d’éminences tabulaires dites « Chaux ». Les pentes en terrasses du Lembron rappellent son passé viticole. Plus au sud, l’Alagnonais est
un autre pays coupé par les affluents de l’Alagnon, dont la vallée mène au cœur du volcan du Cantal. Puis, au-dessus des estives, au Bec de l’Aigle, point haut du chemin auvergnat, l’itinéraire bascule dans la vallée de la Cère. La Cère rejoint la Dordogne après Bretenoux ; le château de Castelnau domine la confluence. La vallée de la Dordogne s’habille de maïs, de
vergers et de prés. Puis la rivière s’engage entre les causses calcaires de Martel, fertiles et boisées, et de Gramat, tourmentées par les canyons de l’Alzou et de l’Ouysse. Dans sa traversée des plateaux du Quercy, baignés d’une lumière à nulle autre pareille, Rocamadour récompense le marcheur qui chemine plein sud vers les boucles du Lot où l’attend l’ultime étape de la Via Arverna : Cahors et sa cathédrale Saint-Étienne.
Via arverna un chemin vers Compostelle » est une marque enregistrée au RNIM n° 4190028.
Section 1 : Clermont-Ferrand - Olloix
Section 2: Olloix - Issoire
Section 3: Issoire - Jumeaux
Section 4: Jumeaux - Brioude
Section 5: Brioude -Blesle
Section 6: Blesle - Massiac
Section 7: Massiac - Ferrières-St-Mary
Section 8: Ferrières-St-Mary - Chalinargues
Section 9: Chalinargues - Murat
Section 10: Murat - St-Jacques des Blats
Section 11: St-Jacques des Blats - Vic sur Cère
Section 12: Vic sur Cère - Aurillac
Section 13: Aurillac - Laroquebrou
Section 14: Laroquebrou - Laval de Cère
Section 15: Laval de Cère - Bretenoux
Section 16: Bretenoux - Carennac
Section 17: Carennac - Rocamadour
section 18: Rocamadour à Labastide-Murat
Section 19: Labastide-Murat à Vers
Section 20: Vers à Cahors
Arrivée à Cahors. Jonction avec l'itinéraire de Saint-Jacques vers Moissac.
Issoire est installée entre Sancy et Livradois, au cœur de cette Limagne fertile baignée par l’Allier. Sa vocation commerciale favorisée par sa situation, ainsi que son importance religieuse lui permirent de s’imposer comme une étape incontournable en direction du sud.
C’est depuis ce lieu traditionnellement hospitalier qu’une voie nouvelle permet désormais de rejoindre La Chaise-Dieu. Elle suit les traces laissées par un religieux cheminant nommé Alléaume, né à Loudun en 1035, qui passa en Livradois sur son trajet qui le mena à Rome. Ensuite il fut nommé troisième abbé de La Chaise-Dieu au décès de Robert de Turlande en 1077. Puis il est appelé auprès des pauvres et des pèlerins à Burgos par la reine d’Espagne, Constance de Bourgogne. Il y reste jusqu’à sa mort en 1097.
Car la christianisation et les différents pèlerinages qui en découlent sont un autre vecteur puissant de développement pour Issoire. L’église et le monastère autour desquels s’articule la ville forment le cœur ancien de la cité de Saint Austremoine, évêque d’Auvergne au IVè siècle. Le joyau en est son abbatiale, consacrée au martyr évangélisateur. Édifice majeur de l’art roman auvergnat, daté du XIIè
siècle, elle se distingue par ses vastes dimensions, la richesse ornementale de son chevet et par un décor intérieur polychrome saisissant.
Le statut de « Bonne ville d’Auvergne » accordé à Issoire en 1270 par Alphonse de Poitiers va également favoriser la construction d’hôtels particuliers, de remparts et d’un beffroi communal. Ceux-ci formeront un ensemble prospère au XVè siècle dirigé par plusieurs
familles influentes auprès des rois de France comme les Bohier.
Les guerres de religion qui divisent le pays à partir de 1562 vont marquer un coup d’arrêt dans le développement de la cité. Elle se contente de son rôle de marché agricole jusqu’à l’arrivée de l’industrie aéronautique début XXè siècle. Cette nouvelle dimension va lui insuffler un dynamisme économique qui ne s’est pas démenti depuis. Et qui, couplée avec une forte identité culturelle autour de son patrimoine historique et architectural, en font un pôle d’attractivité reconnu.
D’où ce sentier d’aujourd’hui qui monte à La Chaise-Dieu par Sauxillanges, fille de Cluny comme Souvigny, redescend ensuite vers Brioude pour continuer jusqu’à Compostelle. En ne manquant pas de rendre hommage à Alléaume, chevalier de Loudun, éphémère abbé de La Chaise-Dieu, devenu par la suite San Lesmes dans sa ville de Burgos…